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Voici en quelques photos les étapes de la reprise d'un SPITFIRE construit avec les éléments livrés dans les fascicules des éditions ALTAYA.
J'ai accepté d'effectuer cette rénovation pour plusieurs raisons.
Bref, les raisons de se lancer étant plus nombreuses que celle de ne pas le faire, j'ai accepté de reprendre tout cet avion en parfaite inconscience par rapport au temps libre que je pouvais y consacrer...
Sans perdre une seconde, allons y !
Voilà le point de départ, un avion partiellement fini, complet au niveau de l'équipement comme le montre ces quelques photos.
Bien sur, sous l'entoilage se cachait la majorité du travail à faire sur la structure.
On voit sur ces photos que le ponçage n'est pas fait ou que des coffrages sont cassés ou non jointifs.
Les ouvertures du capot sont un peu généreuses pour garder une ligne harmonieuse.
L'aile a été le plus gros point d'interrogation avant d'entamer la rénovation :
D'une part le profil général n'était pas respecté, surtout au niveau du bord de fuite de presque 1 cm d'épaisseur, mais le soucis principal est que cet assemblage de petits bouts de coffrages ne présentait aucune solidité. En aucun cas cette aile n'aurait pu résister aux contraintes du vol.
Dans ce cas, je n'ai trouvé que deux options pour traiter le problème : tout décoffrer et recommencer la structure... ou solidifier par l'extérieur après avoir redonner une forme convenable à cet ensemble, option retenue.
Le fuselage: Première étape : tout démonter (moteur, radio, carénages), retirer l'entoilage et décoller les empennages.
Grosse mauvaise surprise... tous les collages ont été fait à la Cyano... et le balsa en est complètement imbibé, donc très dur, quasiment impossible à poncer et à recoller, sans parler des vapeurs nocives quand on retravaille les collages.
Les coffrages irrattrapables ont été retirés puis refait en essayant de les ajuster au mieux au reste de la cellule.
Petite astuce : les renforts d'empennages sont placés et collés sur le fuselage avec des calles qui correspondent à l'épaisseur de la dérive et du stab. Ils resteront collés jusqu'à la fin des travaux sur le fuselage (finition comprise).
On voit sur cette photo les empennages d'origines en balsa plein.
Le fuselage a été poncé pour obtenir la meilleure forme possible en tapant dans l'épaisseur des coffrages. Certains morceaux sont devenus si fin qu'ils en sont transparents. Pas trop grave puisque l'ensemble va être recouvert de tissus de verre.
Une finition légère au mastic a été faite pour combler les jours restant entre les morceaux du coffrage.
Les étapes du recouvrement - marouflage à la fibre sont : préparation des lais, préparation de la résine (à la balance numérique pour un dosage parfait), pose du tissu sur la structure en imbibant le tissu le plus régulièrement possible. Chacun sa technique, pour ma part, je dilue fortement la résine au méthanol pur pour mieux doser la quantité de résine déposée et garantir la finition la plus légère possible.
A la fin de l'étape de marouflage, le poids ajouté par la fibre + résine reste inférieur au poids gagné par le ponçage de la structure...
J'ai préféré mettre un servo par aileron dans l'aile. Il m'a donc fallu passer les rallonges de fils de servo et fabriquer des supports de servos sur mesure !
Nous arrivons à un des plus gros challenges de cette rénovation: le rattrapage du bord de fuite. Comme on le voit sur les photos, tous les coffrages ont été conservés, j'ai creusé en aveugle toute la structure avec des fraises à bois (dremel puis sur visseuse). Opération assez délicate, d'une part à nouveau à cause de la cyano qui a tout imbibé, mais aussi par ce que les différentes pièces rencontrées sont loin d'avoir toutes la même résistance (les nervures de cet avion sont en bois dur contre-plaqué !! ) . L'important pour la suite est que la saignée reste bien droite et régulière.
Le bord de fuite est ensuite recollé à la colle blanche, bien resserré avec un maximum de pinces à linge, et en s'appuyant sur un profilé d'alu.
Les empennages ont été ajourés au max et un "croisillonage" a été ajouté en baguettes de balsa. Je les ai ensuite bien poncés (c'est plus simple sur une structure ouverte que de taper dans une planche).
Ils ont ensuite été entoilés au papier de soie collé à la colle en bâton UHU, et tendu à l'eau puis à l'enduit nitrocellulosique.
Ainsi, rassuré sur ma technique d'entoilage j'ai repris le ponçage de l'aile et pu commencer sa finition. Pour assurer encore une plus grande solidité de l'aile, j'ai remplacé le papier de soie par un papier de craft collé à la colle pour revêtement mural. Le papier est détrempé au moment de la pose. Je vous assure que de cette façon il se tend comme une peau de tambours.
Même technique de marouflage que le fuselage et les empennages, avec en plus ajout d'un renfort en tissus de 120gr à la jonction des deux ailes.
Le capot a été refait en surmoulant un nouveau sur celui d'origine dont les ouvertures ont été rebouchées. Encore une astuce : L'epoxy n'accroche pas sur le film étirable alimentaire, je l'ai utilisé comme "démoulant". C'est grossier comme méthode, mais simple !
Maintenant que tous les éléments sont refaits, l'avion peut être remis en forme en contrôlant bien les angles et autres alignements. Le moteur est cette fois placé en position inversé et dans bien l'axe, en tenant compte de l'anticouple et du piqueur.
Assez rapidement j'ai passé une sous couche de jaune à la bombe pour pouvoir tracer le décor au crayon de papier.
L'avion a ensuite été peint en deux étapes avec un pistolet de modéliste et à la peinture glycéro. D'abord le jaune sans trop déborder des motifs, puis après avoir passé quelques soirées à poser les caches des motifs, le bleu.
Les ouvertures des servos, commandes... ont été faites après peinture dans l'entoilage.
La satisfaction : Quelques autocollants Red Bull plus tard, voilà le modèle terminé !
Epilogue...
L'avion est fini, centré, assez solide pour voler, il fait la masse prévue par le concepteur... il est sauvé et j'ai rempli mon contrat !
Je ne sais pas ce que ce Spitfire deviendra, il volera peut être longtemps, ou il finira en bouillie en moins de 5 secondes aux mains d'un néophyte !
Cette restauration a été une folie de part le temps passé, cette structure n'en valait probablement pas la peine, mais il fallait finir puisque j'avais commencé.
Je ne recommande pas ce type d'investissement pour se lancer dans le modélisme (Altaya), il existe tant de meilleures solutions, qu'on recherche une magnifique structure ou un avion prêt à voler.
Ces photos resteront et j'espère encourageront ceux qui se sont lancés dans le montage du Spit Altaya...